[Ma copie a reçu la note –un peu trop faible- de 10/20]
« « On
peut faire des prévisions sur tout, sauf sur l’avenir ». Ce mot plaisant,
qu’on attribue à Confucius, présente le mérite de nous signaler tout de suite
l’embarras qu’éprouve la pensée vis-à-vis du futur. Il est d’ailleurs malaisé
d’en donner une définition limpide. On pourrait peut-être dire que le futur est
l’ensemble de ce qui n’a pas encore eu lieu, mais, outre que cela ouvre le
problème de ce qu’est cet avènement ou cette réalisation, cela laisse encore
dans le vague le contenu de l’avenir. Il n’est pas simplement fait d’événements
non-réalisés ; il serait alors confondu avec le possible (et une situation
pourrait être en droit possible sans que l’avenir autorise en fait sa
réalisation). De surcroît, et plutôt que d’événements, la trame de l’avenir ne
serait-elle pas tissée de processus, d’objets, de personnes ? Mais
pouvons-nous penser quelque chose d’une personne qui n’existe pas encore, sur
laquelle nous n’avons aucune information ? La pensée couvre l’ensemble des
facultés de l’esprit, des aptitudes mentales de l’individu (mémoire,
imagination, réflexion, etc.) ; elle enveloppe notre aptitude à produire
des connaissances, c’est-à-dire des croyances vraies que l’on sait justifier.
Mais si ma croyance a l’avenir pour objet, pourrais-je la justifier ?
Pourrais-je même seulement la former ? Et à partir de quoi, puisque
l’avenir, ce « mode d’être du temps »
(Saint Augustin) est précisément autre chose que le présent, autre chose donc
que ce qui m’est présent, ce dont je peux faire l’expérience, et, par là,
connaître. L’avenir n’est-il donc pas tout à fait étranger à ma pensée, hors
d’atteinte, inaccessible ? Les images aquatiques auxquelles nous sommes
réduits pour le désigner –comme lorsque que nous disons que le temps qui nous
reste est en train de « s’écouler »- suggèrent bien que notre esprit
a peu prise sur cette réalité liquide, fuyante, incertaine. Et c’est sans doute
pour conjurer ce trouble et consoler notre impuissance que nombre de
spiritualités, orientales ou autres, nous invite à cesser de croire que
l’avenir serait notre affaire, et à habiter la certitude de l’instant présent.
Et pourtant, depuis ses origines, la pensée ne cesse de donner sens et figure
aux choses encore à venir. Georges Gusdorf a jadis caractérisé la conscience mythique non comme une tentative malhabile d’expliquer les transformations du
monde visible, mais comme une réponse à l’inscription de l’Homme dans un temps
qui signifie sa naissance et sa mort. L’avenir relève dès lors d’une
préoccupation profondément humaine à déterminer ce qui adviendra de nous, ce
qui restera après notre disparition. Pouvons-nous connaître et déterminer ce
que sera cet avenir qui comporte en lui le fin mot du sens de notre
existence ? Ou bien s’agit-il d’un mystère qui nous dépasse complètement,
et qui ne mérite pas notre embarras ?
Dans un
premier temps, nous verrons que l’avenir nous échappe bien souvent, car notre
pensée a d’abord à faire avec ce qui est déjà là. Nous montrerons ensuite que la
pensée peut s’essayer à prendre en charge l’avenir en tant qu’elle serait la
puissance planifiant elle-même celui-ci. Cependant, le caractère illusoire
d’une telle maîtrise nous conduira finalement à diversifier à la fois le
contenu de ce qu’est le futur et les manières dont notre pensée peut agir sur
lui.
Si nos
idées sur l’avenir sont si souvent prises de court devant la survenue d’un
événement, si nos actions nous amènent à autre chose qu’au résultat attendu,
cela tient peut-être d’abord à ce que notre esprit n’est pas bien équipé pour
appréhender le futur. Le futur est hors de nous, hors de vue, il échappe à la
perception sensible de notre environnement. Nous avons déjà bien assez à faire
avec l’exubérance de ce qui est déjà là : les choses qui nous entourent,
nous sollicitent, et qui pourraient être une menace. Le manque d’attention
envers notre environnement immédiat apparaît comme risqué et coûteux d’un point
de vue évolutionnaire : il augmente la vulnérabilité de l’individu
biologique. Bergson, dans L’Évolution
créatrice, considère l’intelligence comme une faculté pratique,
fonctionnelle : elle est au service de l’utilité, de la conservation de
l’individu. Notre pensée est soumise à une sorte d’impératif de
rendement : il faut agir vite, donner un sens à ce qui se présente à nous.
La pensée découpe la réalité selon des catégories approximatives, générales.
Elle est volontiers routinière, elle suit des habitudes et répugne à changer,
quitte à méconnaître la nouveauté. On comprend donc que notre pensée se doit
d’être économe, aux aguets. De tels impératifs laissent peu de place à
l’avenir. Souvent nous n’y pensons pas, nous sommes trop occupés par le
présent. Cette nécessité biologique est peut-être aussi psychologique. Le
philosophe italien Giuseppe Rienzi [Rensi], dans son essai Contre le travail (1927), a suggéré qu’une conscience trop aigüe de
l’avenir serait décourageante. Focalisés sur la certitude de mourir, nous
serions inhibés par un « à quoi bon ? » généralisé. Si
« toute action exige l’action » (Nietzsche), l’effort de penser
lui-même n’échappe pas à une mise à l’écart plus ou moins consciente de
l’avenir.
L’acte
de considération du futur est donc rendu improbable par les nécessités de la
vie. Mais il y a un second sens dans lequel on peut dire que notre esprit est
peu fait pour appréhender l’avenir. Cela tient au fait que notre intelligence
est ancrée dans le présent par les données sensorielles sur laquelle elle
travaille. Pour les philosophes empiristes et sensualistes, rien n’est dans
l’esprit qui n’est d’abord été dans les sens. Nous avons conscience de ce qui
est présent, ou de ce qui l’a été (comme le souvenir du goût de la madeleine
décrit par le narrateur d’A la recherche
du temps perdu).
Et si notre raison est « toute entière
issue » des sens (comme le défend Lucrèce), comment pourrait-elle être en
rapport avec le futur, c’est-à-dire justement des choses que nous n’avons pas
sentis, que nous n’avons pas vues, qui n’étaient pas et ne sont pas là ?
Si nos concepts sont des abstractions de réalités perçues (je forme dans ma
pensée l’idée du rouge à partir des objets rouges que j’ai vu), alors notre
intelligence ne peut pas valablement porter sur des réalités inaperçues,
inconnues. Ce serait au mieux une extrapolation. David Hume a critiqué notre
tendance psychologique à extrapoler ce dont nous avons fait l’expérience.
Observer à de multiples reprises un cygne blanc ne me garantit pas que tout
ceux que je pourrais rencontrer à l’avenir seront aussi blancs. Toute prévision
est donc une généralisation incertaine à partir d’observations antérieures.
L’intelligence n’a pas de contact avec l’avenir. Il serait donc plus sage de ne
pas croire quoique ce soit à son sujet.
Si la
pensée n’opère qu’au présent (fusse [sic] par la présentification de données
passées sous la forme de souvenirs), doit-on en conclure que le futur reste
pour elle infigurable, impossible à modifier, au point qu’elle devrait
l’écarter de sa considération ? Ce serait oublier que le futur est une
région ou une dimension du temps, et que ces dimensions communiquent. Si le
futur ne se « déversait » pas dans le présent, le présent ne
cesserait pas d’être présent, statique, fixe, et ce serait non pas le présent
mais l’éternité, comme l’écrit St. Augustin dans ses Confessions. Mais cette communication est-elle réciproque ? La
pensée présente peut-elle influencer l’avenir ?
Elle le
peut en partie, à condition de se faire planification. La planification n’est pas
une simple représentation d’un objet. Elle suppose une volonté, c’est-à-dire un
désir conscient et accepté, de faire advenir, par une série ordonnée d’actions,
l’objet initialement conçu. C’est donc une pensée technique, qui vise non à
savoir ce qu’est la chose mais à orienter son mouvement, le cours de son
évolution, et même à la créer. L’avenir peut donc être l’affaire de la pensée
sous la forme d’un objet, d’un artefact, d’une création.
Dans la
pensée rationaliste et spiritualiste de Leibniz, cette pensée déterminant
l’avenir est celle de Dieu. Dieu est non seulement « pensée se pensant elle-même » (Aristote, Métaphysique), mais il est aussi volonté. Dieu connaît l’avenir
parce qu’il le fait. Il est le principe ordonnateur et providentiel qui tire de
l’infinité des possibles l’histoire réelle. Il y a donc détermination de
l’avenir par une pensée planifiante.
Moyennant
son apparente laïcisation, ce rationalisme marque l’ambition moderne de faire
de l’avenir notre affaire, un avenir plus humain, un progrès donc. Pour que cet
avenir soit à notre convenance, il faut que nous le fabriquions nous-même.
Certes nous n’en déterminerons pas directement le contenu, mais nous pouvons
nous en fabriquer une certaine image au moyen de notre imagination. Cette
planification de l’avenir est déjà à l’œuvre dans le travail humain. Dans Le Capital, Karl Marx distingue le
travail humain du simple effort vital de l’animal. L’abeille ne sait ni ne
choisit ce qu’elle fait, son « travail » est l’expression d’un
instinct, d’une force organique aveugle, qui lui impose ce qui lui est
nécessaire pour vivre. Tandis que le travail de l’Homme se caractérise par une
visualisation préalable du résultat. L’architecte imagine la maison qu’il veut
construire. La conception précède l’exécution. Les artefacts, les créations
artificielles de l’Homme, sont donc anticipables parce qu’ils découlent d’un
but planifié ; ils matérialisent ce qui était d’abord une construction de
l’esprit. La pensée fait l’avenir parce qu’elle l’organise elle-même. Elle
n’est pas limitée aux objets présents ; elle peut anticiper l’objet à
venir par l’imagination. Elle ne se trompe pas sur la nature des choses ;
elle a ici affaire à ses propres constructions.
Est-ce
à dire que le seul avenir que puisse penser la pensée soit l’issu du processus
de travail ? Peut-on voir dans l’avenir non les seuls produits de nos
opérations techniques ordonnées, mais aussi les métamorphoses du monde naturel
que, pourtant, nous n’avons pas crée ? Oui, à condition de le saisir par
des lois scientifiques. La prévision et la maîtrise de la nature ont connu des
développements fulgurants depuis le XVIIème siècle, parce que la pensée ne
s’est plus bornée à accumuler les observations empiriques, mais s’est proposée
d’expliquer le mouvement des corps physiques à partir de constructions
mathématiques. Et ici encore la pensée peut anticiper ce qui découle de ses
propres opérations. La conception moderne de la nature (Francis Bacon,
Descartes, etc.) la rend prévisible, dégage des régularités. L’unification
théorique des lois validées par l’expérimentation et la technique moderne permet
l’anticipation de l’avenir en tant qu’il est non plus conséquence d’une volonté
mais déduit d’une chaîne mécanique de causes. C’est ainsi qu’au XIXème siècle, l’astronomie
européenne a pu prédire en quel point du ciel se trouverait une planète
(Neptune) encore inobservée, simplement déduite de la physique newtonienne et
de l’orbite perturbée d’Uranus.
La civilisation moderne démystifie donc de plus en
plus l’avenir, soit que sa science en détermine l’état à venir par des lois,
soit qu’il résultat de sa volonté de créer le monde par le travail et la
technique industrialisés. Même l’évolution historique de la société humaine
n’échappe par à cette ambition de « prévoir pour agir » (Auguste
Comte), à mesure que de nouvelles sciences positives (sociologie, démographie,
économie…) discernent les tendances à l’œuvre. Le contenu de l’avenir apparaît
donc de plus en plus « donné », présentifié (et donc en un sens
abolit [sic] comme futur] à mesure que l’histoire humaine est conçu comme une
activité de production (comme le diagnostiquait Hannah Arendt au milieu du 20ème
siècle dans La crise de la culture). La
prétention à faire l’avenir, et part en part et sans aucune perturbation
résiduelle, a connu son paroxysme dans les idéologies des régimes totalitaires
(« science marxiste-léniniste de l’histoire » en URSS ;
« lois biologiques de la société » sous le Troisième Reich) ;
une prévision absolue exigeant évidemment un pouvoir total, et une réduction du
monde à la pensée planificatrice.
La
prétention démiurgique des totalitarismes pourrait être l’indice que les
sociétés modernes n’ont pas pleinement rompues avec des schémas de pensées
métaphysiques. La pensée façonnant l’avenir du monde n’est plus celle de Dieu,
mais celle de l’Homme (ou du moins d’une certaine élite d’experts vouée à la
gestion technocratique du monde). L’avenir apparaît alors dépouillé de son
être, éviscéré, réduit à une continuation de ce qui se fait, de ce qui a été
décidé. Ce n’est [sic] plus les limites de notre esprit qui nous empêche de le
discerner ; c’est qu’il disparaît à mesure que la société est gagnée par
un rationalisme volontarisme (« tout à une cause ; et tout doit
advenir pour faire avancer un but décidé d’avance »).
Devant
cet « effacement de l’avenir » (Pierre-André Taguieff), expurgé de
toute surprise et de tout intérêt, il convient de défendre tout à la fois la
contingence, la liberté du futur, ainsi que la diversité des manières dont la
pensée peut s’y rapporter.
La
maîtrise complète du monde et de son évolution par l’activité planificatrice du
sujet constitue, selon Cornelius Castoriadis, un fantasme
idéaliste-rationaliste. Le monde excède ma pensée, il ne se confond pas avec ce
que je décide d’en penser (faute de quoi l’expérience de l’insatisfaction
n’existerait pas ; la psyché baignerait dans son narcissisme et ne
déterminerait aucune action). Il s’ensuit que l’avenir ne sera jamais
totalement ce que je peux penser ou vouloir à son sujet. Ce caractère non
maîtrisable de l’avenir tient premièrement de l’irréductibilité de la pensée à
la pensée consciente et rationnelle. Le sujet possède des désirs et des
représentations dont il n’a jamais une conscience claire et distincte.
L’inconscient rend donc le sujet en partie aveugle sur son propre avenir
puisqu’il n’est pas transparent pour sa propre pensée. Cette ignorance de soi
est redoublée par les problèmes que posent la compréhension d’autrui.
De
plus, la pensée humaine possède une faculté imaginative. Celle-ci peut rendre
possible une « conscience anticipante » (Ernst Bloch), c’est-à-dire
imaginer quelque chose qui n’existait pas jusque-là, mais qui pourrait advenir.
La pensée peut alors contribuer à rendre le futur imprévisible précisément parce
qu’elle en suscite plusieurs. Elle le démultiplie. Elle suscite des
alternatives. En imaginant ceci ou cela, elle rend possible des réactions
qui n’étaient pas données jusque-là (sous formes de réflexes, d’habitudes).
Imaginer l’avenir conduit à une « montée
d’indétermination » (Simondon) dans le sujet. Le fait que
l’individu se représente différents futurs possibles fait varier les
probabilités de réalisation de quelque futur détermine que ce soit. Comme le
contenu de ces « rêves éveillés » qu’analyse E. Bloch dans Le Principe Espérance sont d’ordre
qualitatifs et partiellement opaques au sujet lui-même, il s’ensuit qu’aucune
puissance de calcul, aucune intelligente [sic] humaine ou artificielle ne
pourra saisir ou utiliser ces données pour déterminer un futur inéluctable.
Si le futur est partiellement saisissable en tant qu’il découle de lois naturelles ou de nos propres projets, il reste fondamentalement insaisissable. Aucune planification rationnelle ne pourra le restreindre à un chemin saisi d’avance.
***
Post-scriptum 1 : On aura naturellement reconnu quelques thèmes de la philosophie crépusculaire.
Post-scriptum 2 : Une très bonne copie, notée
18/20, et donnée en exemple dans le rapport du Jury 2024, propose une
introduction et une problématisation très différente de la mienne :
« Se demander si
l’avenir est l’affaire de la pensée, c’est admettre qu’il pourrait bien y avoir
d’autres critères de détermination de l’avenir qui pourraient prétendre faire
de ce dernier leur prérogative. L’avenir se distingue du futur en cela qu’il
n’est pas un simple temps indéterminé, qu’il n’est pas simplement ce qui n’est
pas encore. L’avenir s’inscrit dans le régime de la projection et du projet, de
ce qui est anticipé, attendu, espéré ou redouté, là où le futur relève de
l’indétermination. L’avenir n’est donc pas tant une catégorie temporelle, qu’un
espace où désirs et volonté pourraient librement se déployer. En ce sens, on
voit bien que l’avenir relève toujours déjà de la pensée, que c’est là ce qui
le distingue du futur. L’avenir, qu’il soit individuel ou collectif,
s’anticipe, se questionne, s’interroge, se planifie, se programme, se
circonscrit et, en cela, ne saurait se passer des différentes formes de la
pensée : mémoire, imagination, croyance, conviction, réflexion, doute,
critique. Or, le syntagme « l’affaire de la pensée » peut s’entendre de deux
façons différentes. En une première acception, l’expression renvoie à l’idée
d’objet, de produit, de rejeton de la pensée, ce qui fait de l’avenir, non pas
un objet à penser, mais un objet de la pensée, une concrétion virtuelle et, au
pire, une illusion. En un second sens, le syntagme « l’affaire de la pensée » peut
s’entendre comme domaine de prédilection, spécialisé, comme tâche en charge qui
implique l’idée du devoir, de la prise en charge d’une réalité dont il
incomberait légitimement à la pensée de s’occuper, pour le déterminer,
l’infléchir, le modifier, le contrôler. Dans ce cas, l’avenir est un projet et
non plus un simple objet, un projet dont il faut nécessairement et
méthodiquement penser les aspects et les contours et non plus un simple
fantasme issu de la rêverie, du regret et de l’espoir. Le problème est donc le
suivant : soit l’avenir est un objet de la pensée parmi d’autres et dans ce
cas-là, il ne saurait dépasser le régime du virtuel ; soit l’avenir est
considéré comme un élément exogène à la pensée mais dont la pensée devrait
avoir la charge comme d’une puissance à actualiser en fonction de critères
précis… »
Le jury 2024 était manifestement convaincu qu’une distinction s’imposait entre le futur et
l’avenir…
Pourtant, le TLFI, dictionnaire de référence, indique
que le futur est un adjectif désignant : ce « qui sera,
adviendra » (I, A), « qui existera » (I, B), ou encore le
« Temps à venir. » (II, A, 1).
Quant à l’avenir, il s’agit d’un substantif désignant
le « Temps à venir » (A).
On se demande dès lors si le jury d’Etat ne se fout pas un peu de notre gueule…
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