-Friedrich Nietzsche, Œuvres
philosophiques complètes, tome XIII, Fragments posthumes. Automne
1887-Mars 1888, Gallimard, NRF, 2013 (1976 pour la première traduction
française, 1970 pour la version allemande), 453 pages.
[Ci-dessus ma copie ; ce travail de 10 pages a
reçu la note de 12/20]
« Vous vous souvenez peut-être que, dans une
séance précédente de notre séquence consacrée aux moyens de trouver la vérité,
nous avons étudié la théorie de la vérité-cohérence, et donc la logique. Il
s’agissait de montrer, très simpliment, que, pour qu’un raisonnement soit
vrai, c’est-à-dire juste, exact, fidèle à la réalité, il faut non seulement que
les propositions qui le composent soient conformes, adéquates à une situation,
un état de fait objectif qui les vérifie [sic] ; mais encore que, en plus,
les différentes propositions, les affirmations du raisonnement, ne se
contredisent pas. Nous avions étudiés [sic] quelques cas très courants de sophismes,
afin d’apprendre à éviter les erreurs de raisonnement. Tout ça vous a
convaincu, je l’espère, de l’importance d’être logique.
Seulement
voilà, vous commencez à être habitué dans cette séquence, après avoir examiné
un moyen quelconque d’atteindre la vérité –les sens, l’entendement, ou, comme
on le verra ultérieurement, la conscience, le langage, la science-, je vous
amène aussi à réfléchir aux limites de ce moyen, aux erreurs qu’il peut aussi
entraîner. Les facultés, c’est-à-dire les puissances du corps et de l’esprit,
c’est comme les outils : chacun à son utilité mais aucun ne peut tout
faire, et ils ont chacun des risques d’utilisation spécifique.
Donc,
on étudie aujourd’hui les limites de la logique. Qu’est-ce qu’il pourrait y
avoir de problématique avec la logique, alors que, pour reprendre la citation
de Christopher Paolini que j’avais mis en exergue la semaine dernière, la
logique est « le plus puissant
instrument mental que l’on puisse posséder » (tome 2 de la série de
l’héritage, pour ceux qui aiment l’heroic-fantasy).
Nous
allons travailler à partir d’un texte de Nietzsche. Comme vous ne l’avez pas
encore croisé cette année, précisons que c’est un philosophe allemand, mort en
1900. Précisons aussi qu’il a sombré dans la folie aux alentours de 1888. C’est
intéressant parce que l’extrait vient de brouillons écrit en 1887, c’est-à-dire
peu avant la fin. Ça interroge sur la confiance qu’on peut avoir dans le
texte : l’auteur est-il encore sain d’esprit ? On se demande en
regardant l’emploi des majuscules dans l’avant-dernière phrase : on a
l’impression que Nietzsche pousse un grand cri… En plus, ce sont des fragments
posthumes, c’est-à-dire un texte publié après la mort de l’auteur, sans qu’il
ait été relu et approuvé par Nietzsche lui-même. Donc, appliquons bien sur ce
texte la première des vertus intellectuelles selon Nietzsche lui-même :
méfiance.
Au
début du texte Nietzsche parle d’« Affirmer
et nier une même chose ». Chose c’est une notion très vague, ça
pourrait être aussi bien un objet concret qu’un idéal abstrait (par exemple si
je dis : la plus belle chose du monde, c’est la liberté). Donc affirmer
une chose c’est équivoque, on pourrait se tromper entre deux sens du mot et
penser qu’affirmer une chose ça veut dire soutenir une valeur, défendre un
idéal. Pour éviter de faire un contresens, la méthode à apprendre c’est de
situer la notion dans son milieu notionnel, c’est-à-dire rattacher la notion
aux autres à proximité dans le texte, sentir de quoi on parle,
« l’atmosphère » autour de cette notion. Au paragraphe juste
en-dessous il parle du principe de non-contradiction d’Aristote, qu’on a déjà
vu dans le cours sur la logique ; il parle aussi de la démonstration,
c’est-à-dire des étapes à suivre pour prouver quelque chose, justifier que c’est
vrai. Donc a affaire à un texte sur la vérité ; on peut revenir au début
du texte à lire « affirmer une chose » au sens de soutenir qu’une
proposition est conforme à la réalité ; c’est l’affirmation au sens du
jugement factuel, je pense qu’une idée est conforme à un état de fait objectif.
L’auteur
soutient donc qu’on ne peut pas soutenir simultanément une chose et son
contraire, dire en même temps que la table devant moi existe et qu’elle
n’existe pas. C’est soit l’un, soit l’autre. Mais en quel sens ne le peut-on
pas ? Du point de vue de la logique, on ne le peut pas parce que ça n’est
pas compatible avec la réalité du monde ; ce serait être fou,
déraisonnable, avoir perdu contact avec le réel.
Or le
point de départ de Nietzsche consiste à soutenir que si on ne peut pas soutenir
une chose et son contraire en même [temps, sic] ; ce n’est pas par une
nécessité (d’ailleurs il met des guillemets autour du mot pour montrer qu’il ne
croit guère qu’il y en ait une) ; ce n’est pas quelque chose que nous
serions forcés de faire pour être fidèle au réel. C’est en réalité une « incapacité », c’est-à-dire une
limite de notre puissance. On ne peut pas le faire parce qu’on n’est pas assez
fort pour le faire. Mais ça ne dit rien sur les choses ; c’est une
impossibilité qui dit quelque chose sur nous, pas sur les « étants ».
C’est l’individu qui est enfrmé, gouverné par la pensée logique. La
non-contradiction n’est qu’un principe subjectif, c’est-à-dire un élément
ordonnateur qui commande le sujet, la personne qui pense (c’est comme lorsqu’on
dit qu’une personne est guidée, dirigée par ses principes).
Voilà
la thèse de Nietzsche. Comme vous l’avez appris, la thèse arrive souvent au
début du texte étudié, souvent avec une affirmation dogmatique un peu brutale.
Les arguments doivent venir après ; sinon ce n’est pas de la philosophie
mais de la propagande. Et il faut se méfier avec Nietzsche car il a beaucoup
pratiqué l’aphorisme sans explication, parce que l’explication c’est bon pour
les démocrates. La thèse étant une réponse à un problème, on peut inférer le
second de la première. Mais là comme c’est un texte facile, Nietzsche pose le
problème explicitement, au début du troisième paragraphe.
Cette
question sous-jacente, l’alternative à laquelle la thèse répond, Nietzsche la
développe dans la deuxième moitié du deuxième paragraphe. Mais –originalité de
ce texte- la question est posée à quelqu’un. Ici Nietzsche va discuter
Aristote, polémiquer avec un auteur important dans l’histoire de la logique. On
voit que c’est l’opinion d’un autre philosophe qu’il rapporte car il écrit
« selon Aristote ». On peut aussi souligner –quand on relève au début
de l’exercice les connecteurs logiques- qu’on a affaire au couple « Si…
alors… ». Si une certaine idée était confirmée, alors on devrait vouloir
ou faire ou penser que… Il faut faire attention aux termes articulatoires,
comme le double point suivi de « alors » ; ça indique clairement
que l’auteur tire une conséquence de ce qui précède, parvient à une conclusion,
à une idée ou à une conviction nouvelle. Ici, Nietzsche rapporte que selon
Aristote, le principe de non-contradiction, l’impossibilité de dire en même
temps une chose et son contraire, est le plus certain de tous les principes.
Cela veut dire que c’est une vérité évidente par elle-même : on le sait
tout de suite, ce n’est pas une connaissance qu’on tire d’un raisonnement.
C’est pour ça que c’est un principe « foncier »,
premier. Toutes les démonstrations, tous les raisonnements s’appuient sur des
axiomes, c’est-à-dire des idées fondatrices, les bases du raisonnements [sic].
Ce sont des idées qu’on considère comme évidentes et qu’on ne remet pas en
cause le temps du raisonnement –sinon on ne pourrait jamais commencer à penser,
parce qu’il est impossible de tout examiner en même temps. Et les axiomes sont
eux-mêmes dépendants, gouvernés par le principe de non-contradiction ;
c’est le fondement ultime de la connaissance selon Aristote. Le principe de
non-contradiction est à la pensée ce que Dieu est à ses créations ; c’est
ce dont ils dépendent ; c’est l’absolu. (C’est pourquoi Nietzsche a écrit
ailleurs qu’on ne pourra pas contester la religion sans être d’abord capable de
se libérer de la grammaire…). Donc, puisque ce principe de contradiction est si
important, c’est celui qu’on doit examiner avec le plus de « rigueur » : on doit le tester,
chercher s’il n’y a pas des limites à sa validité, voir s’il est réellement
vrai. Vous comprenez maintenant le choix de ce texte à ce moment de notre
séquence d’étude de la vérité, et après un peu d’exercices logiques.
Le
soupçon, l’idée, la thèse de Nietzsche, c’est que ce principe de
non-contradiction présuppose, tient déjà pour acquis certaines idées, qui ne
sont pas prouvées. Donc ce principe n’est pas réellement premier ! Il
n’est pas pur ; il est déjà chargé de croyances, « d’affirmation préalables » !
Et alors qu’est-ce qu’il y a comme principes dans ce principe, qui serait au
fond creux comme une poupée crusse ? Nietzsche fait l’analyse, ou plutôt
propose deux hypothèses (« Ou bien… Ou bien ») sur ce qui caché à
l’intérieur. Ou bien ce principe affirme quelque chose sur la réalité (elle
n’est pas contradictoire) et alors ce n’est pas un principe premier, parce que
pour pouvoir dire de la réalité qu’elle n’est pas contradictoire, il faut déjà
en avoir une connaissance, une connaissance antérieure [sic] à toute
affirmation sur le caractère contradictoire ou pas du réel ! Ou bien alors
–autre possibilité-, ce principe voudrait en fait dire qu’on ne doit pas dire
une chose et son contraire ; on ne doit pas attribuer un prédicat,
c’est-à-dire une caractéristique, à un objet, en même temps qu’on lui
attribuerait une caractéristique contraire (comme par exemple si je dis :
« cet objet est chaud et froid »). Et alors ce principe serait, conformément
à l’étymologie du mot, un commandement, un « impératif », une
obligation, une règle qu’on se force à suivre. L’exigence logique serait une
sorte de morale ; de morale immanente parce que nécessaire, pour notre
vie, pour notre bon fonctionnement ; nous chercherions à rendre le monde
« censé » [sic],
c’est-à-dire logique, régi par l’identité (X = X, cette chose est ce qu’elle
est) afin de nous en « accomoder »,
de le trouver compréhensible et vivable pour le genre d’être vivant que nous
sommes. (Notons en passant que Nietzsche, lecteur critique de Darwin, est ici
tout près de la pensée de Bergson : l’intelligence, faculté spatialisante,
sert à figer la réalité pour l’appréhender, l’utiliser, pouvoir surivre ;
mais elle ne voit pas le monde telle [sic] qu’il est).
L’ensemble
de ce second paragraphe a donc servi a préciser les enjeux épistémologiques du
texte, à justifier l’intérêt du problème que se pose Nietzsche. Il a rendu
suspect les prétentions fondatrices du principe de contradiction ;
maintenant il formule explicitement le problème : est-ce que les
catégories logiques sont conformes au réel (comme le défend Aristote) ? Ou
est-ce que ces catégories ne sont pas crées par nous-mêmes, plutôt que reçues,
subies, imposées de l’extérieur par la « nécessité », par une révélation intuitive de l’ordre du monde,
qui –les choses étant bien faites- n’est pas contradictoire ? Ce que nous
appelons réalité ne serait-il finalement rien de plus qu’une apparence, une
surface, quelque chose qui vient de nous, de notre pensée logique ? Plutôt
que d’émaner de l’objet, d’être abstrait depuis les choses concrètes,
extérieure à nous, la pensée logique ne serait-elle pas du côté du sujet,
« principe subjectif » ?
On mesure les résonances kantiennes du problème que pose Nietzsche.
Celui-ci,
dans la seconde moitié du troisième paragraphe, va rapidement rejeter la
première réponse possible au problème, la réponse classique, aristotélicienne,
qui considère que le principe de non-contradiction est évident, qu’il va de
soi. Nietzsche repète (« comme on l’a dit ») l’objection formulée
dans le paragraphe précédant : Pour qu’on puisse dire que le réel n’est
pas contradictoire, il « faudrait » (l’usage du conditionnel indique
que les conditions qui valideraient la thèse que Nietzsche ; elle n’est pas
rendue effective ; les conditions de sa validation ne sont pas remplies)
en avoir une connaissance préalable ; une connaissance antérieure au
raisonnement logique ; or c’est impossible du point de vue même d’Aristote
puisque la logique est considérée comme nécssaire pour atteindre la vérité, se
former une croyance conforme à la réalité et dont on sait rendre raison (ce
dernier élément distinguant la notion de croyance accidentellement vraie de la
notion de connaissance, ainsi qu’on l’a écrit au début de la séquence). Par
conséquent, les catégories logiques, loin d’être le reflet passif des choses
(comme un matérialisme simpliste –par exemple celui de Lénine dans Matérialisme et empirio-criticisme- le
laisserait croire) sont subjectives, relatives à nous. Rien ne prouve que les
choses, les « étants » soient non-contradictoires, identiques à
eux-mêmes ; le principe de contradiction, Nietzsche le transforme, change
son statut ontologique ; il le ramène à un schème, une façon de fonctionner
de notre esprit (comme l’avait fait, avant lui, Hume, pour le principe de
causalité, et Kant, s’agissant d’un plus large ensemble de catégories dont le
temps et l’espace). Le respect de la non-contradiction ne marque pas les bornes
de la vérité, de l’accord de la pensée avec les choses, les étants ; ce
n’est pas le « critère de la vérité » ;
il ne garantit aucune connaissance. Il ne fait que nous forcer (c’est un
« impératif » de
non-contradiction) à délimiter une aire dans laquelle penser. Il nous interdit
de croire qu’une chose possède des caractéristiques contraires. Il nous impose
une perspective, un cadrage, une délimitation du réel. Une catégorie est un
prisme de réalité ; la non-contradiction, c’est « l’espace »
dans lequel, ou la « matière » avec laquelle, nous formons nos
concepts, nos idées. Mais le réel est plus large que cette limite. Rien ne nous
assure que [nos] concepts, notre pensée, soient alors conformes à la réalité.
La critique de Nietzsche ouvre grand la porte au doute, à l’incertitude sur ce
qui existe ; voire au scepticisme (conviction que la vérité est
inaccessible ou arrêt de sa recherche).
Une
fois écartée la réponse traditionnelle au problème soulevé par Nietzsche,
celui-ci est libre d’explorer les implications de sa thèse (dont on se rappelle
qu’elle était formulée, comme souvent, dès la première phrase) ainsi que
d’avancer des raisons qui la justifie. On sait qu’à ce point du texte Nietzsche
considère sa thèse comme seule candidate encore en scène, car il commence son
quatrième paragraphe en disant qu’il est « admis » qu’il n’existe pas de réalité identique à soi-même.
L’identité est une fiction, une création de notre esprit ; c’est une
structure mentale privé d’existence extérieure, d’objectivité ; il n’y a
rien d’identique dans le monde. Et c’est pourtant cette fiction qui sert de
base à des sciences (c’est-à-dire des méthodes rigoureuse [sic] pour atteindre
des connaissances) prestigieuses comme la logique et les mathématiques (qui
comprennent, nous dit la fin du texte, « la géométrie et l’arithmétique »). Pourquoi Nietzsche
ajoute-t-il les mathématiques parmi ces sciences qui ne parlent pas du monde
réel ? Peut-être faut-il comprendre que ces sciences décrivent les
propriétés de simples objets de pensée ; dans le monde réel il n’y a pas
de quantité pure ou de formes parfaites, homogènes et interchangeables ;
les mathématiques sont une création de l’esprit, dont « l’inquiétante
efficacité » dans la maîtrise des étants reste perturbante et énigmatique.
Il reprendra cette idée dans le sixième et dernier paragraphe, insistant sur la
puissance fictive de notre esprit et l’utilité pratique que nous tirons de nos
représentations subjectives du monde. Nous pensons ainsi pour agir dans le
monde, sur le monde, le rendre « formulable », « calculable »,
le traduire selon nos besoins, c’est-à-dire les nécessités vitales de notre
organisme. Nietzsche est ici bien proche de l’évolutionnisme, ainsi que l’a
montré Peggy Saste dans sa thèse sur Darwin et Nietzsche. Sa réflexion est
également étonnamment similaire aux explications de Bachelard sur la formation
de nos opinions sous la pression des nécessités pratiques.
Par
souci de ne pas abuser de votre temps, nous pouvons nous acheminer vers la
conclusion de notre étude de ce texte, en regroupant dans une même unité de méthode
la deuxième moitié du quatrième paragraphe, le cinquième et le début du
sixième. La cohérence de cet ensemble tient à ceci que Nietzsche, après avoir
expliqué que la pensée logique n’était pas fidèle à la réalité, qu’elle était
une création, qu’elle était subjective, etc. ; cherche désormais à
expliquer d’où vient cette croyance. Ses textes, comme vous en verrez cette
année, sont souvent à double détente : d’abord il explique que nous
commettons telle erreur, souvent de manière nécessaire, c’est-à-dire que nous
sommes prisonniers d’une illusion ; et puis en suite, selon ce qu’on
appelle, un peu pompeusement, sa méthode généalogique, il explique l’origine,
le processus de formation de cette erreur. On ne comprend bien son erreur que
quand on sait d’où elle vient, comment elle s’est formé [sic] : ici,
Nietzsche marche dans les pas de Spinoza.
Si nous
« croyons » que le monde
est logique, c’est parce que nous n’avons pas assez douté (toujours la vertue
[sic] de méfiance). Nous avons la naïveté de nous fier, de faire confiance à
notre expérience, c’est-à-dire en fait à nos sens, à ce qui nous met en contact
avec le monde. C’est le « préjugé
sensualiste » : une confiance erronée dans les sens par manque
d’esprit critique. Ici Nietzsche attaque, sans les nommer, les épicuriens (la
référence à l’« atome », le
corps originel, premier, insécable, individu se mouvant dans le vide parmi une
multitude d’individus similaires, éternels, etc. ; cette référence nous
met sur la voie). Si l’on croit nos sens, nous n’avons pas deux sensations
contradictoires à propos du même objet au même moment. Et c’est pourquoi, par
effet de répétition, se forme une habitude, une manière stable, d’appréhender,
d’interpréter notre expérience. Nous en venons à croire que les choses ne sont
pas contradictoires. Nous croyons alors à un monde apparence,
« métaphysique », non-conforme à la nature même.
L’origine
de l’erreur est la chose [croyance] aux choses particulières,
l’individu, l’atome.
[Faute de temps, l’analyse du dernier paragraphe n’a pas été conduite à terme]
Oui, ici ce n’est pas le Nietzsche politique que vous étudiez, mais le philosophe critique de la philosophie et de ses préjugés. C’est à mon avis un des aspects les plus intéressants de son œuvre, c’est comme un fil rouge dans sa pensée puisqu’il y revient vraiment du début à la toute fin. Cet aspect de son œuvre a moins marqué les esprits que le Surhomme, sans doute parce que contrairement à celui de Hume ou Kant, le scepticisme de Nietzsche n’est pas systématique, il y revient sans cesse de façon un peu impressionniste, « littéraire » presque. Il n’est pas dans une démarche de technicien de la philosophie mais plutôt de créateur, d’artiste. L’explication est très claire en tout cas.
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