samedi 26 mars 2022

Éric Zemmour, entre poujado-lepénisme et conservatisme bourgeois détestable



A seize jours du premier tour de l’élection présidentielle, il m’est apparu utile de faire un point sur la nature du projet politique porté par Éric Zemmour. J’observe par divers échanges et observations du débat public qu’il règne parfois des confusions à ce sujet.

Ses sympathisants (et parfois même ses adversaires) ont essayé tour à tour de nous faire croire que M. Zemmour serait un souverainiste, un gaulliste, un patriote soucieux du bien du peuple français, un républicain « pas du tout d’extrême-droite ».

Si l’on veut jeter de la lumière sur ce sujet comme sur tant d’autres, il faut commencer par faire un peu de sociologie, en commençant par une bonne vieille analyse de classes, afin de saisir les forces sociales à l’œuvre.

Pour être exact, on ne pourra le faire que dans quelques semaines, en analysant les résultats électoraux des candidats en fonction des catégories socio-professionnelles et de la géographie électorale. Mais on peut d’ores et déjà faire des hypothèses plausibles à partir de quelques observations.

 

I : L’union des droites sans le peuple.

M. Zemmour se revendique d’une union des droites. Mais à quelles bases sociales correspond-t-elle ?

Il faut distinguer deux groupes :

1 : La petite-bourgeoisie conservatrice (classes moyennes traditionnelles).

Ce sont les gros bataillons de son électorat : chefs de petites et moyennes entreprises, artisans, commerçants, professions libérales. Un électorat qui correspond à ce que certains politistes appellent le « Front national du Sud », dont Marion-Maréchal Le Pen, ralliée au candidat, est une égérie médiatique depuis plusieurs années.

Cet électorat est analogue à celui du mouvement Poujade des années 1950, étudié par Romain Souillac (2007).

Le poujadisme était un mouvement nationaliste d’extrême-droite, antiparlementaire, antisémite, populiste et colonialiste. Il était issu de l'Union de défense des commerçants et artisans (UDCA). Comme l’a noté l’essayiste états-unien Anatol Lieven (2005), les mobilisations nationalistes tendent « à provenir de classes ou de groupes réellement sur le déclin ou qui se perçoivent comme tels, par suite de changements socio-économiques. […] La haine et la peur dirigées vers l’étranger naissent souvent des tensions vécues à l’intérieur ». Le poujadisme a ainsi prospéré dans un contexte de mutations économiques aboutissant à réduire de 15% le nombre d’artisans/commerçants entre 1953-1962.

Il est également parfaitement admis par la recherche historique que l’armature des mouvements fascistes provenait « mostly within the middle class [principalement de membres des classes moyennes] » (Emilio Gentile, The Origins of Fascist Ideology (1918-1925), 2015). La relation entre déclin économique des classes moyennes et montée du fascisme est également bien connue, dans le cas allemand en particulier (George L. Mosse, 2006).

Le fait que la mondialisation capitaliste soit entrée dans une phase de « fin de la classe moyenne occidentale » (Christophe Guilluy, 2019) doit donc logiquement produire une radicalisation politique au sein de celle-ci.

Fidèle à sa médiocrité à travers les âges, nous avons donc en face de nous la petite-bourgeoisie de droite radicalisée, chauvine, nationaliste, patriarcale, hostile aux impôts et aux fonctionnaires « budgétivores », et dont la situation objective de déclassement social conduit subjectivement à la frustration, à la xénophobie et à l’autoritarisme politique. Rien de nouveau sous le soleil, c’est vu et revu.

C’est la même classe hargneuse, repliée sur elle-même, sur sa boutique, sur sa propriété, et qui se sent emmerdée par tout ce qui provient de l’extérieur (l’Etat, la concurrence des grandes entreprises, la concurrence étrangère et les étrangers. Surtout les étrangers, car c’est le bouc-émissaire le plus faible, le plus accessible). C’est la petite France qui ne voulait pas reprendre la guerre après juin 1940, parce que la guerre c’est mauvais pour les affaires ; la France qui a béni le retour à l’ordre de Vichy, ce même Vichy dont M. Zemmour voudrait tant la réhabilitation mémorielle


2 : La bourgeoisie de droite.

Il y a enfin une fraction des classes supérieures, que symbolise M. Vincent Bolloré, qui souhaite l’élection de M. Zemmour. On ne comprendrait pas sans cela la promotion médiatique qui a entouré le lancement de sa campagne (car qui possède les grands média ?).

Mais qu’est-ce qui l’a motivé ? La défense de l’identité française menacée ? Mais alors pourquoi les mêmes ont-ils ignoré pendant tant de décennies le Front national ? …

Ils ont hésité. C’est que les sorties antilibérales du journaliste Zemmour pouvait laisser un doute en matière de perspectives sociales. N’écrivait-il pas dans Le Suicide français (2014) : « De Gaulle renouait avec la tradition monarchique, catholique, de soutien aux pauvres et d'organisation holistique de la société -que la IIIe République libérale avait abandonnée. »

Zemmour a dû redevenir présentables auprès de ce qu’Henri Guillemin appelait les gens de bien.

Chaque fois que Zemmour a eu à arbitrer entre un objectif politique et les desiderata de la bourgeoisie française, il a choisi de fidéliser cette dernière.

L’euro est le verrou monétaire de la domination bourgeoise ? Oubliez l’euro-scepticisme, Zemmour ne parlera pas de sortie de l’euro.

Le protectionnisme casserait l’envolée des bénéfices de la bourgeoisie mondialisée, tournée vers l’exportation de biens de luxe ? Qu’à cela ne tienne, exit le nationalisme, Zemmour restera dans l’Union européenne libre-échangiste.

Reste la délicate question question de trouver comment accroître le taux d’exploitation du travail en faveur du Capital. Puisque tous les autres paramètres de la compétitivité nationale sont abandonnés au libre-marché et donc intouchable, le candidat Zemmour a trouvé comment rendre la main-d’œuvre française plus attractive : en allongeant l’âge de la retraite et en baissant les cotisations payées par les entreprises.

La vérité est que le programme économique de Zemmour, dans la lignée d’un Sarkozy, surenchérit sur Macron dans les tendresses accordées aux capitalistes. Macron avait réformé à la baisse les impôts des plus riches ; Zemmour propose de supprimer ce qu’il reste de l’ex-impôt sur la fortune. Macron a diminué les impôts de production des entreprises ; Zemmour les supprimerait, etc.

La politique économique de M. Zemmour vise à consolider les bénéfices du secteur privé, en créant un compromis de classe entre bourgeoisie et petite-bourgeoisie de droite, au détriment de l’immense majorité des salariés et des fonctionnaires. C’est un programme de lutte des classes au service des riches et de leurs laquais auxquels on désigne les immigrés comme boucs-émissaires. 

Malheureusement pour les ambitions électorales de M. Zemmour, ces forces sociales combinées aboutissent à un bloc sociologique assez maigre, et on ne peut dès lors pas s’étonner que les intentions de vote pour M. Zemmour stagnent entre 10 et 12%.  Les classes populaires, majoritaires, n’ont rien à attendre de ce « néo-libéralisme autoritaire » (dixit Pierre-Yves Rougeyron). C’est l’ « union des droites » contre le peuple.

 

II : Une politique inapplicable et incohérente.

1 : L’école.

Il faut noter que les choix économiques de Zemmour rendent ses projets en matière de politique scolaire profondément irréalistes.

En effet, l’improbable président Zemmour n’aurait pas la politique économique de sa politique scolaire. Quel intérêt de revenir à 20% d'une classe d'âge ayant le baccalauréat si les 80% restants ne trouvent pas les filières manuelles, artisanales, paysannes et surtout industrielles pour s'employer ? Il faut bien faire quelque chose de tous ces gens que Zemmour veut expulser (une passion, décidément) de l'éducation supérieure et secondaire en supprimant le collège unique. Or, pour trouver des métiers à ces gens, il faudrait des transformations économiques d’ampleur, qui ne peuvent pas être menées par un pays qui a perdu son indépendance, sa souveraineté monétaire, le contrôle de sa politique commerciale, etc. La politique scolaire prônée par Zemmour n’a aucun sens accompagnée du maintien dans l’Union européenne, parce qu’elle présuppose une réindustrialisation que nous ne pourrons pas mener sous l’empire des traités européens qui consacrent la libre-concurrence.

Le problème de Zemmour est qu’il a les mains attachées dans le dos par son électorat bourgeois et petits-bourgeois conservateurs, lequel veut des baisses d'impôts pour les riches et les entreprises, moins de normes, moins de dépenses sociales, moins d’Etat, etc. On ne peut pas faire du « prométhéisme » gaulliste quand on est élu par ces gens là. Ce sont les classes qui ont soutenu le gaullisme par peur du communisme mais en détestant l’Etat-planificateur et les mesures sociales gaulliennes et qui ont trahi à la première occasion (cf Arnaud Teyssier, ouvrages de 2019 et 2021).

 

2 : La sécurité et sa diminution si Zemmour gagnait.

Zemmour ne menace pas seulement les droits sociaux des Français, il veut aussi réduire à néant ceux des étrangers vivant en France. Mais ce faisant, c’est l’ordre public qu’il mettrait en cause.

En effet, comme le Rassemblement national, Zemmour ne propose pas de sortir de l’Union européenne.

Or, sortir du droit communautaire européen serait pourtant un préalable nécessaire pour réduire le nombre d’étrangers dans le pays.

La suppression des droits sociaux des étrangers va favoriser leur chute dans la précarité.

Or, la précarité favorise la criminalité. De plus, le sentiment d’exclusion généré par cette politique peut lui aussi favoriser les comportements d’incivilité et de délinquance.

Par conséquent cette politique va augmenter la criminalité sur notre territoire ! Et en plus, les prisons sont d’ores et déjà saturées.

L’élection de Zemmour serait l’élection du désordre.

 

III : Une candidature d’extrême-droite.

Reste enfin le niveau d’analyse le plus évident, celui de l’analyse des discours et des réseaux qui entourent le candidat.

Zemmour bénéficie du soutien non seulement de Marion-Maréchal Le Pen mais de Jean-Marie Le Pen lui-même, ce qui ne saurait étonner puisque le positionnement nationaliste pro-marché que tient Zemmour aujourd’hui est identique à celui du Front national des années 1980 (même les relents d’anticommunisme anachronique sont là).

Non seulement le parti Reconquête ! a attiré une partie des cadres locaux du Rassemblement national, mais on retrouve dernièrement des hommes de Bruno Mégret.

On retrouve également dans cette mouvance identitaire et conservatrice des anciens de la Manif pour tous, comme nous l’apprend Témoignage chrétien : 

« Comme en 2017, l’épiscopat catholique demeure étrangement silencieux sur l’extrême droite. Celle-ci risque pourtant, une nouvelle fois, d’être présente au second tour de l’élection présidentielle. Jusqu’à présent, nulle voix au sein de la hiérarchie catholique ne s’est inquiétée publiquement de l’instrumentalisation grandissante du thème des racines chrétiennes, de la revendication de plus en plus forte d’une identité catholique pour faire barrage au « grand remplacement », le thème central de la campagne d’Éric Zemmour. Ce silence épiscopal cache mal l’embarras, voire un ralliement coupable à des thèses que rejetaient massivement, il y a une dizaine d’années encore, les électeurs catholiques.... » (Bernadette Sauvaget, « L’ex-Manif pour tous chez Zemmour », 3 février 2022). 

Comment dans ces conditions nier la proximité de Zemmour avec l’extrême-droite ?

Dans son ouvrage Les Idées politiques de la France (1932), Albert Thibaudet disait que sont de droite les partis qui ne referaient pas la Révolution française si elle était à refaire.

M. Zemmour va beaucoup plus loin. On connaît ses références régulières à l’extrême-droite contre-révolutionnaire (Voyez sa préface aux Réflexions sur la révolution de France de Burke) : « Nul hasard si Zemmour cite régulièrement l’un des principaux idéologues contre-révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, Joseph de Maistre, notamment pour justifier son refus de toute forme d’universalisme au profit d’un nationalisme ethniciste. » (Ugo Palheta, "De quoi Zemmour est-il le symptôme morbide ?", Contretemps, 11 octobre 2021). 

Zemmour se revendique également de la lecture droitière de la Révolution donnée par Hippolyte Taine, pour lequel le principe même de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen mène tout droit à la Terreur… Le même Taine dont l’extrême-droite nationaliste et antisémite de Charles Maurras ne tarissait pas d’éloges.

Comment, à moins de folie collective, peut-on confier la garde des institutions de la République à un homme qui ne fait pas mystère de sa désaffection pour ce régime, qui juge sa fondation répugnante ?

 

Conclusion :

M. Zemmour est là pour mettre les Français davantage au service du Capital et chasser les immigrés. Violences sociales et violences policières, c’est le tout de sa pensée politique.

M. Zemmour n’est pas seulement l’antithèse des idéaux de liberté, d’égalité, de fraternité, qui sont au fondement de notre République. Il n’est pas seulement l’antithèse d’une certaine idée, humaniste et universelle, que l’on peut se faire de la France, et qui fait sa grandeur. Il est dans le même temps et indissociablement une menace pour le bien du peuple français.

On a pu dire que Jean-Marie Le Pen apportait de mauvaises réponses à de vraies questions.

M. Zemmour ne pose pas les vraies questions. Avec son ignorance sociologique confondante (voyez son premier débat avec M. Mélenchon), avec son rapport mythologique et falsifié à l’histoire, il n’a aucune réflexion sérieuse sur les causes du malaise identitaire français.

Jamais il ne demande pourquoi la bourgeoisie au pouvoir favorise depuis des décennies le délitement du sentiment national à travers la mondialisation et la construction européenne.

Jamais il ne lui vient à l’esprit que l’assimilation se faisait d’abord par des classes ouvrières cohésives, combatives, syndicalisées, dont les intérêts étaient portées par la gauche.

Jamais cet homme deux fois condamnés à l’incitation à la haine raciale ne prend en compte le rôle des biens sociaux et de la non-discrimination dans l’accroissement de la confiance sociale (des facteurs aussi efficaces que le sentiment d’appartenance nationale, selon Benjamin Richards, National identity and social cohesion, 2013).

Jamais il ne se demande, même en rêve, le rôle des politiques françaises (économiques, commerciales, d’aides au développement, militaires…) dans la destruction des agricultures et des sociétés africaines, et donc dans l’immigration dont il se plaint à longueur de plateaux télés.

Le 10 avril prochain, les Français vont tracer l’image future de notre pays. Souhaitons qu’ils aient la sagesse de ne pas lui donner des couleurs réactionnaires.

2 commentaires:

  1. Merci pour cet article bienvenu en cette période. Je ne vous rejoins pas sur tout (l'UE par exemple ; en outre il est difficile de reprocher à l'épiscopat de ne pas s'exprimer alors que la séparation entre les sphères politique et cultuelle est un des fondements de notre équilibre démocratique). Mais dans l'ensemble je souscris complètement. Le rapprochement avec le mouvement poujadiste est pertinent et éclairant. Zemmour joue de façon éhontée sur les cordes viles de l'électorat (son usage compulsif du terme « racaille », avec l'intonation de mépris et de haine qui va avec, est très significatif et suffit à lui seul à l'exclure du champ des hommes politiques responsables et estimables). Oui, vous employez le terme de violence, et c'est bien son fond de commerce (il n'est pas le premier). Comme vous le dites, tout cela repose sur une ignorance foncière des ressorts véritables de la société actuelle, sur une mythologie falsifiée en histoire, sur de l'inculture et de l'inhumanité choquante en matière sociologique, etc. Espérons que nous n'aurons pas de mauvaise surprise le 10 avril. Je ne pense pas Zemmour susceptible d'accéder au pouvoir dans l'immédiat. Mais même s'il disparaissait des radars, son créneau électoral est un invariant sociologique, qui s'est exprimé par le vote Sarkozy en 2012, Fillon en 2017, et qui continuera d'exister après la présidentielle, quel qu'en soit le résultat.

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  2. Je souhaiterais vous questionner sur quelques points.

    1) " La politique scolaire prônée par Zemmour n’a aucun sens" -> mais, ces gens dont vous parlez, qui vont au lycée puis à la fac et arrêtent après un an pour la moitié d'entre eux, vous avouez qu'on les parque là-dedans juste pour les occuper quelques années car "de toute façon", ils ne trouveront pas d'emploi ? A priori, avoir une licence d'histoire espagnole spécialité MacDo sur laquelle on n'a pas bossé un iota est équivalent à avoir un travail de MacDo à la base non ?

    2) Pourriez-vous prouver que votre corrélation entre précarité et criminalité est une causalité ? Moi, je penserais plutôt à un autre facteur, culturel, éducatif, ce que vous voudrez, qui engendre à la fois pauvreté et criminalité (celle-ci empirant la précédente). Après tout, ce n'est pas parce qu'on est pauvre qu'on est un déchet social. Et ce n'est pas parce qu'on est relativement aisé qu'on ne cherche pas à avoir encore plus.

    3) Pour l'UE, vous vous trompez de cible L'UE en tant que telle n'est pas une force, elle n'est qu'un moyen de coordination des gouvernements français et allemands (principalement), qui agit via la Commission et le Conseil. Le Parlement est useless. Changez les gouvernements français et allemands et l'UE changera d'objectif (remarquez que ces deux gouvernements-là sont relativement stables dans leur contenu depuis 50 ans), d'où une continuité de politique UE).

    4) Quant à ce que vous évoquez, l'alliance bourgeois-petit bourgeois, on peut voir ça non comme une volonté de les favoriser mais comme une volonté de rééquilibrer les choses. Depuis 50 ans, les gouvernements favorisent (plus ou moins volontairement) d'un côté les pauvres (via allocations, etc, c'est bien connu), et de l'autre les ultra-riches (via subventions, dissimulées sous forme de crédits d'impôt, etc). Je tiens à citer un exemple criant : l'impôt sur le revenu est régressif de fait à partir d'un salaire de 20k euros par mois (net ou brut, je ne sais plus, à vérifier), du fait des innombrables niches fiscales trouvables par un avocat fiscaliste que la classe moyenne ne peut se payer. Qui paie la masse de l'impot sur le revenu ? Pas les pauvres, pas les ultra riches mais la classe moyenne que vous décriez tant.

    5) Quant à vos propos sur l'assimilation, en fait on n'en sait rien. Jamais nous ne fûmes confronté à un phénomène de cette ampleur (qui continuera même si on ferme les frontières car les populations immigrées sont très jeunes et donc font mass enfants) avec des gens venus de cultures si étrangères (je pense à l'islam qui ne reconnaît pas la légitimité d'une autre communauté que celle des fidèles, l'Oumma, et donc ne laisse aucune légitimité à la communauté politique ou civique que le pouvoir est en train de détruire).

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