« En 1992, la carrière politique de Philippe
Séguin connaît un tournant, lorsqu'il s'engage avec Charles Pasqua pour le «
non » au référendum sur le traité de Maastricht, alors que les dirigeants de sa
famille politique sont majoritairement en faveur de l'adoption. Fidèle à la
tradition gaulliste et attaché à l'implication de l'État dans le domaine
social, il estime que le traité européen est une menace pour l'indépendance de
la France.
Le 5 mai 1992, il prononce un discours remarqué à l'Assemblée nationale, dans lequel il pourfend la « logique » fédérale du traité et réclame un référendum. Le président François Mitterrand lui donne satisfaction le 3 juin suivant. Le 3 septembre 1992, ce dernier accepte un débat télévisé avec celui qui est considéré comme le leader du « non », au grand amphithéâtre de la Sorbonne. » ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_S%C3%A9guin#1992_:_chef_de_file_du_%C2%AB_non_%C2%BB_au_trait%C3%A9_de_Maastricht )
« Avec
l’aide d’Henri Guaino, alors collaborateur du député des Yvelines Franck
Borotra, Philippe Séguin rédige un discours-fleuve de plus de deux heures qu’il
prononce à la tribune de l’Assemblée nationale dans la soirée du 5 mai 1992
pour défendre l’exception d’irrecevabilité qu’il vient de déposer contre la
révision constitutionnelle, préalable à l’adoption du traité de Maastricht.
Publié par les éditions Grasset quelques semaines plus tard, le discours du
député des Vosges reçoit un accueil favorable au sein de l’hémicycle, de par
les arguments qu’il avance, sa fine connaissance du traité, tout comme ses
nombreuses références historiques. Même si l’exception d’irrecevabilité est
rejetée (396 voix contre), les qualités oratoires de Philippe Séguin lui
permettent de rassembler 101 voix, dont 58 au sein du RPR sur un groupe
parlementaire qui compte 126 membres. Pour l’intéressé, c’était « inespéré »,
comme il l’écrivit ultérieurement dans ses Mémoires et pour Jacques Chirac, la
prestation de Philippe Séguin marque le début d’un véritable casse-tête, d’autant
plus que celui-ci va recevoir le concours de Charles Pasqua. »
(Jérôme Pozzi, « Le RPR face au traité de Maastricht : divisions, recompositions et réminiscences autour de la dialectique souverainiste », Histoire@Politique, 2014).
Le texte du discours de Philippe Séguin, le 5 mai 1992, à l'Assemblée nationale.
Le discours sur l'Europe du député RPR Philippe Séguin le 5 mai 1992, il y a trente ans, me semble aujourd'hui complètement avant-gardiste. Gaulliste social et maire d'Épinal, Séguin était à la fois hors et dans le système tout comme Charles Pasqua, autre poids lourd du RPR.
RépondreSupprimerJe rejoins en partie l'analyse de Michel Onfrey, pour qui le traité de Maastricht (1992) a été la source de tous les errements ultérieurs, menant pas à pas jusqu'au fédéralisme destructeur des nations. Rappelons que la famille politique de Philippe Séguin (le RPR) n'y a pas résisté puisque l'aile libérale européiste a pris le dessus.
Il y eu certes la tentative de RPF (Rassemblement du Peuple Français) et de MPF (Mouvement pour la France) mais au final les Philippe Seguin, Charles Pasqua, Philippe de Villiers, Marie-France Garaud, et je citerai même Jean-Pierre Chevènement, n'ont pas réussi leur pari.