Le fichier est à télécharger à l’adresse suivante : [L’Essence de la gauche] - Fichier PDF (fichier-pdf.fr)
Post-scriptum: on peut également suivre la conférence sur ma chaîne Odysee.
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Il s'agit à la vérité davantage d'un texte apologétique que d'une tentative rigoureuse d'analyse. Ce texte tombe pleinement, à vrai dire, dans le travers si caractéristique que je dénonçais il y a quelque temps sur l'éternelle bonne conscience de la gauche française. Comme si aucun massacre n'avait jamais été perpétré au nom des idéaux de gauche dans l'Histoire ! La volonté apologétique va si loin que vous sortez du champ proprement politique et que vous versez dans des considérations psychologiques assez douteuses (les gens de gauche auraient eu une éducation plus équilibrée et heureuse que ceux de droite – imagine-t-on Raymond Aron ou Alexis de Tocqueville se livrer à de telles supputations ?). Et tout le passage sur la joie a une tonalité assez étrange. Les catholiques aussi revendiquent la joie, ad nauseam pourrait-on dire (il n'y a qu'à voir les titres des écrits pontificaux : La Joie de l'Evangile, Gaudete et exsultate, etc.). Il aurait été plus simple (et moins apologétique) d'exprimer ceci en termes philosophiques en disant que la valorisation de la joie par la gauche n'est que la conséquence et le signe de son rejet de la transcendance (d'où le lien avec Spinoza), au contraire d'une certaine droite, à la fois plus réaliste et plus au fait de la tradition spirituelle occidentale.
RépondreSupprimerTout ceci relève davantage du pamphlet, malgré la qualité du travail de recension des sources.
"Il s'agit à la vérité davantage d'un texte apologétique que d'une tentative rigoureuse d'analyse."
RépondreSupprimer=> Il est évident qu'il y a un parti pris (surtout dans la section sur la joie) au niveau de l'écriture, que je ne me serais pas parti si j'écrivais pour une revue scientifique. Cela n'implique pas, que, sur le fond, les caractéristiques que je retiens ne soient pas justifiées.
"Comme si aucun massacre n'avait jamais été perpétré au nom des idéaux de gauche dans l'Histoire !"
=> Vous savez j'ai déjà fait des propositions de constructions idéal-typiques sur ce qu'est le libéralisme et le nationalisme, et je me suis bien gardé de dire quoi que ce soit sur les implications historiques concrètes de ces idéologies. Parce que c'est hors sujet. Quand quelque chose se produit historiquement, ce n'est pas purement et simplement la conséquence d'une intention morale ou politique. Les conséquences ne découlent pas simplement des intentions, il y a un contexte historique qui interfère. Si j'avais ce que j'avais prévu à chaque fois que j'agissais, le monde serait hyper simple.
C'est tout un travail de recherche historique patient et difficile que de déterminer dans quelle mesure l'événement X découle des idées Y ou Z.
"Imagine-t-on Raymond Aron ou Alexis de Tocqueville se livrer à de telles supputations ?"
=> Vous noterez qu'aucun des deux n'était un psychologue. Il existe des études tout à fait sérieuses des différences psychologiques entre droite et gauche, en particulier dans la littérature académique anglo-saxonne.
"La valorisation de la joie par la gauche n'est que la conséquence et le signe de son rejet de la transcendance."
=> C'est amusant, car un autre lecteur m'a fait le reproche inverse, à savoir de n'avoir pas écrit que la gauche découlerait nécessairement d'une position ontologique matérialiste. Et je ne l'ai pas écrit, parce que c'est faux. Il y a des gens de gauche qui sont chrétiens, juifs, musulmans et même probablement bouddhistes. Il peut y avoir des affinités ou des majorités statistiques, mais il n'y a pas de lien logique nécessaire entre une position métaphysique particulière et la gauche.